Pas question ici de vous conseiller de jouer au loto pour gagner le gros lot en ensuite investir tout votre argent dans un club de basket français. Non, pas question, d’autant plus que cela ferait de moi un bien mauvais conseiller financier (enfin cela dépend dans quel club vous placez vos billets). Par « devenir propriétaire d’un club de Pro A », j’entends plus devenir actionnaire minoritaire que devenir actionnaire majoritaire. Restons raisonnables.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, à la manière de ce qui existe dans le football espagnol avec le système des socios, les supporters de Pro A peuvent devenir actionnaire minoritaire d’un club de la division : Le STB Le Havre. Donc si vous souhaitez vous mettre dans la peau d’un dirigeant, vibrer pour un club qui vous appartient (même qu’un peu), sentir l’adrénaline et le stress montés avant et pendant les matchs, je vous conseille de mettre de côté 50 € pour faire main basse sur deux actions du club du Saint Thomas Basket.
Ci-dessous, le communiqué du club :
A partir de 50€, vivez le basket de l’intérieur…
A la fois pour vivre autrement votre passion du basket, vraiment de l’intérieur, et aussi pour permettre au STB Le Havre de se développer à hauteur de ses ambitions sportives. Le STB a, en effet, choisi d’ouvrir son capital et de permettre au plus grand nombre, petit, moyen ou grand actionnaire du Club, d’être impliqué au plus près des décisions importantes et de participer directement à la vie d’un club de l’élite nationale.
Comment faire ?
Rien de plus simple ! Il suffit de retirer au BCMO, rue Marceau prolongée, ou de télécharger le bulletin de souscription, de le renseigner soigneusement et de le retourner au STB Le Havre, accompagné de votre règlement AVANT LE 22 JUIN 2011.
Le minimum de souscription est fixé à 50€, soit 2 actions de 25€. Vous pouvez bien sûr vous impliquer davantage, par multiple de 25€ unitaires, par exemple 10 actions STB pour 250€ ou 20 pour 500€ ; le nombre d’actions correspondant au nombre de voix dont vous disposez lors des votes de l’Assemblée Générale.
Si cela vous intéresse, précipitez vous sur le bulletin de souscription.
Capital social des clubs de basket de Pro A
Cette actualité nous permet de nous pencher sur une donnée à laquelle on porte rarement attention : le capital social des clubs. Voici ci-dessous, le capital social des clubs de Pro A :
– Elan Chalon : 365.000 €
– Cholet Basket : 46.000 €
– BCM Gravelines Dunkerque : 42.000 €
– Hyères Toulon Var Basket : 75.000 €
– STB Le Havre : 79.000 €
– MSB Le Mans : 505.000 €
– CSP Limoges : 354.000 €
– ASVEL Lyon Villeurbanne : 771.000 €
– SLUC Nancy : 500.000 €
– Entente Orléans : 170.000 €
– Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez : 1.145.000 €
– Paris-Levallois Basket : 976.000 €
– Poitiers Basket 86 : 20.000 €
– Chorale de Roanne : 38.000 €
– SIG Strasbourg : 38.000 €
– JAV Vichy : 76.000 €
Ces sommes, même si elles semblent n’avoir que peu d’intérêt, représentent une « sorte de capacité d’investissement du club », puisque le capital social représente les actifs apportés par les actionnaires dans la société. C’est en quelque sorte son patrimoine. Et comme pour un particulier, plus votre patrimoine est grand, plus vous avez de possibilités d’investir ou d’emprunter (« on ne prête qu’aux riches »). Un club ayant un patrimoine/capital social élevé est donc en meilleure posture pour envisager son avenir et sa structuration car il aura plus de crédibilité face à un banquier en cas d’emprunts ou à un investisseur en cas d’augmentation de capital. A ce jeu, dans notre Pro A, on voit qu’il existe de très grandes différences entre les extrêmes Pau et Poitiers.
Poitiers prouve que l’on peut être créatif et original sans avoir beaucoup d’argent en réserve. Mais la modestie de leur capital fait quand même un peu peur à moyen terme. Cholet, c’est pas énorme non plus, mais le club fonctionne. Quelles conclusions en tirer ?
Tout à fait d’accord sur ces deux exemples. Poitiers travaille très bien alors que l’on voit que leur capital social est moindre. Pareil pour Cholet. Mais cela n’est pas un handicape pour travailler au quotidien.
Un capital social faible est gênant lorsqu’on souhaite se structurer, se développer et que l’on a besoin d’avoir recours à des financeurs (banques ou investisseurs). Aujourd’hui, les clubs français n’ayant pas de réel projet de développement, ils n’ont pas besoin de faire appel à des investisseurs (le club de l’ASVEL mis à part). Mais demain, cela sera peut-être le cas ? Si nos clubs veulent devenir propriétaires de leur salle, en construire de nouvelles, être propriétaires des installations dédiées à leur centre de formation, (etc…), ce qui fera grimper leur valeur, ils devront augmenter leur capital social, sans quoi il sera difficile de séduire des banques ou investisseurs.
Je ne suis pas un spécialiste du droit des entreprises et des actions, mais si un jour Poitiers désire mener un projet lourd financièrement et qu’il veut avoir recours à une augmentation de Capital pour financer cet investissement, la création et l’émission de nouvelles actions et le montant de celles-ci découleront certainement du capital social déjà existant (ainsi que du chiffre d’affaire annuel et des perspectives d’évolution). Si le capital est faible, il sera difficile d’émettre des actions avec une valeur d’achat importante et du même coup, il sera compliqué de collecter une somme importante sans risquer de perdre le contrôle du club. Car dans ce cas, il faudra émettre beaucoup d’actions et du même coup, les nouveaux investisseurs pourraient devenir majoritaires dans l’actionnariat.
Merci pour ces précisions !
Pas de problème 🙂
devenir actionnaire du Havre c’est bien, mais est ce que d’autres clubs de la ligue le propose?
Et bien il est possible d’acheter des actions de tous les clubs qui en ont et donc qui sont constitués en SASP ou SAEMS (une SA quoi). Le tout est de trouver un actionnaire vendeur.
Dans le cas précis du STB Le Havre, il est possible d’acheter des actions car le club entreprend une augmentation de Capital. Des actions sont donc mises en vente à un valeur estimée.
Bonjour, une question me vient et je me demandais si tu pouvais m’éclairer.
Est ce rentable de devenir actionnaire d’un club de basket?
On entend partout que les clubs sont endettés, qu’ils doivent mendier auprès des autoritées publiques pour pouvoir continuer à joueur. Où est notre rentabilité financière bien entendu, je reconnais que d’un de point de vue affectif celà est intéressant de détenir une action du club.
Merci pour ta réponse et génial ton blog
Bonjour Ben et merci d’intervenir ici.
Concernant ta question, il faut bien distinguer deux choses. Clairement, aujourd’hui, il semble peu intéressant de devenir actionnaire d’un club de Pro A. Pourquoi ? Car, mis à part l’ASVEL, aucun club n’a pour objectif et ambition de devenir propriétaire de la future salle multifonctions qui anime aujourd’hui leur projet de club. Les clubs qui ne sont pas propriétaires de leur enceinte sportive ont peu de valeur. Donc il n’est pas envisageable d’effectuer une réelle plus-value sur la revente d’actions. Par contre, si les clubs arrivent à mener à terme des projet de construction de salles multifonctions dont ils seront propriétaires et surtout gestionnaires, alors, oui, il y aura un intérêt à devenir actionnaire car le potentiel de revenu (Chiffre d’Affaire) généré par le club et par l’enceinte sera alors tout autre.
Pour le moment,si tu veux devenir actionnaire d’un club de basket français, je te conseillerais donc de miser sur l’ASVEL qui, financièrement a pour l’instant le seul projet cohérent, sachant en plus que la club devrait aussi devenir propriétaire de la TP Académie. Au pire, si rien ne fonctionne, ça fera quand même du foncier sur le territoire de l’Agglomération lyonnaise.
Bonjour Nicolas,
Je viens de tomber par hasard sur ce blog. Je cherche à m’investir et à investir dans le Basket qui est ma passion depuis toujours. Est-il possible aujourd’hui d’envisager racheter un club? Si oui, quelles sont les différentes étapes?
Je serai plus que ravi de te rencontrer un de ces quatre si ton emploi du temps te le permet. Merci d’avance pour ton retour et mes excuses par avance pour le tutoiement 😉